La journée Voile Féminine de la Ligue ALPC de Voile : une grande richesse de débats et une régate "Femme à la barre" très animéeLa Journée Voile Féminine de la Ligue ALPC de Voile était organisée à Sanguinet dimanche 18 septembre. Le colloque du matin qui a été d'une grande richesse et la régate très animée de l'après-midi ont pleinement atteint les objectifs de la journée.
Sur la lancée de la commission féminine de l'ancienne Ligue d'Aquitaine de Voile, la nouvelle Ligue ALPC de Voile a organisé la Journée de la Voile Féminine dimanche 18 septembre au Club de Voile de Sanguinet. La Journée était organisée en deux moments forts. Le matin était consacré à un colloque avec des témoignages et des débats sur le thème de la place des femmes dans le sport et leur prise de responsabilités dans les instances. L'après-midi, une régate "Femme à la barre" en catamarans de sport, très animée, a permis à quelques débutantes de découvrir la navigation à voile en compétition. Malgré une participation un peu faible, la richesse de la journée a laissé un sentiment général de satisfaction pour toutes les participantes et les participants.
Remplir sa mission le mieux possible; ça force le respectIntroduite par Ulla Delpech, présidente de la Commission Féminine de la Ligue ALPC de Voile, la matinée était consacrée aux témoignages, échanges et débats sur le thème de "La place des femmes dans le sport et leur prise de responsabilité dans les instances". Avec sa volonté d'ouverture et d'enrichissement des expériences, la Ligue ALPC de Voile avait invité Joséphine Grave, jeune femme arbitre de football du club du SAG Cestas-Football. C'est avec un vif intérêt que l'assistance a écouté son témoignage en tant qu'arbitre femme dans un domaine généralement jugé très masculin voir "machiste". "Sur le terrain, on arrive à gérer en tant que femme. Bien sûr, il faut s'imposer au début mais on a les moyens de se faire respecter par les joueurs et les entraineurs. D'autant plus que la Fédération a durci très nettement les sanctions en cas de non-respect des arbitres en général. Par contre, le plus dur ce sont les réactions sur le bord des terrains avec des remarques carrément sexistes comme "les femmes à la cuisine plutôt que sur le terrain". Mais bon il faut passer outre et remplir sa mission le mieux possible; ça force le respect y compris du public" explique Joséphine Grave. Un respect d'autant plus mérité quand on connait la jeune fille, qui vient d'être élue au sein du Comité Directeur de son club ("je veux coordonner les jeunes arbitres du club et les aider dans leur progression") et qui vient de mener une action solidaire au Bresil en apportant des équipements de football collectés en France pour des clubs de jeunes joueurs.
Je crois à la force de l'exemple et du témoignageLa deuxième intervenate, Syviane Annonier, arbitre nationale de voile, insistera sur la difficulté du parcours des arbitres femmes dans le milieu de la voile : " C'est aussi un milieu où les femmes doivent faire leurs preuves. Elles seraient naturellement reléguées dans des rôles de secrétaires du Comité de Course et se faire reconnaitre comme présidente du comité est parfois difficile. A mes débuts, j'ai connu des situations où le bateau mouilleur semblait ne pas tenir compte de mes directives jusqu'à ce que mon collègue homme prenne la VHF et indique clairement que j'étais bien la présidente du Comité" dit-elle avec un sourire. 3 Mais je crois à la force de l'exemplarité et du témoignage. C'est pour cela qu'il faut continuer à agir et à montrer l'exemple. Je crois à la force de l'exemple et du témoignage. C'est ainsi qu'onpeut aussi aider les jeunes filles qui nous suivent. Car c'est difficle pour elles de persévérer".
Reflêchir aux conditions de la pratique de la régate pour les jeunes fillesCette difficulté d'assurer une continuité dans le parcours des jeunes sportives a fait l'objet de toute l'attention et du débat qui a suivi l'intervention de Claire Fountaine. Claire Fountaine, ancienne championne du monde de 470, vice-présidente de la FFVoile et responsable du sport de haut niveau, a d'abord témoigné de ces motivations à ses débuts : "en tant que compétitrice, je voulais gagner d'abord mais c'était aussi l'envie de battre les garçons qui donnait de la motivation; je suis sûre que cela existe chez toutes les filles qui régatent. Mais il serait intéréssant de reflêchir aux conditions de la pratique qui pourraient être mieux adaptées pour les filles notamment pour les plus jeunes; les particularités physiologiques des jeunes filles dans l'exercice de la voile en régate mériteraient que nous y regardions de plus prêt." Des propos qui ont recontré un fort écho dans la sale et ont nourris de nombreuses interventions et témoignages sur les difficultés des jeunes filles dans la pratique de la régate (temps de repos entre deux courses, durée totale sur l'eau, combinaisons inappropiées pour satisfaire les besoins physiologiques, vestiares et douches,...). Toutes une séries de questions que la Fédération, selon Claire Fountaine, devrait prendre en compte dans la réflexion pour endiguer la perte des licenciées lors de l'adolescence et au moment de l'entrée dans la vie étudiante et la vie active. Le bsoin d'une réflexion et d'une impulsion au niveau fédéral a aussi donné lieu à des échanges en prenant comme exemple la statégie de la Fédération Française de Football qui a organisé ce domaine au niveau national apportant un soutien structuré aux initiatives locales des clubs. Des réflexions qui étaient partagées par tous les participants avec un appui notable de Claire Fountaine.
Agir pour le développement de la place des femmes dans le sport
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